Aller au grand marché est toute une expédition pour une blanche nouvellement arrivée sur Lomé.
Aucun problème de sécurité, ni de harcellement mais on est prise par le gigantisme de la chose tentaculaire, fourmilière aux multiples galeries, qui vous absorbe inexorablement. Les échoppes, collées les unes aux autres, vous donnent une vision d'ensemble où vous avez du mal à distinguer ce qui peut vous interesser. D'autant que le grand marché, c'est aussi cette sorte de parking aérien sur 2 ou 3 étages où chaque centimètre carré est utilisés par des marchands. J'avoue que vu de l'extérieur, c'est assez flippant et que je ne me suis pas encore aventurée dans ce dédale....
Quand on s'y promène, on est vite pris par la vague humaine, hommes et femmes aux charges imposantes en poids, largeur et hauteur, qui se déverse dans les artères de cette fourmilière et vous perd bien loin de votre projet initial. Enveloppée dans le brouhaha ambiant, rythmé par les "ago-ago" de ceux qui croulent sous la charge et vous avertissent ainsi de leur passage: à vous de faire attention!
Partant pour une chasse aux tissus (étonnant, non?), je me suis trouvée hypnotisée par des piles et des piles de pagnes aux couleurs vives dont il est difficile de se faire une idée à moins de partir à l'assaut de ces "montagnes", des bazins en tous genres leur faisant écho un peu plus loin, répondant eux-même à des lins colorés...un festival! Impossible de faire le moindre achat tant ma culture est déboussolée, saoulée par le bruit, les couleurs, et la diversité offerts à mes yeux ébahis.
De découvertes en découvertes, toujours prise par le flux, me voilà arrivée bien loin de mon but initial...l'alimentaire fait place aux couleurs chatoyantes, et des odeurs assez fortes m'enveloppent. Moments parfois difficiles! Un homme courant, un demi boeuf sanguinolent sur le dos, me fait faire demi-tour...Mais tout se ressemble tellement, impossible de retrouver le quartier des tissus. Me voilà perdue dans ce vaste marché, sans point de repères.
La seule issue pour sortir de cet inextricable labyrinthe a été d'apercevoir au loin un palmier...le bord de mer: me voilà sauvée! La ballade au marché a été plus longue que prévue...
J'y retourne demain, nous serons 3 dont une qui connaît très bien la marché: elle va nous faire découvrir la partie aérienne du marché....une nouvelle aventure! Peut-être des photos?
PS: ce texte est à la 1ère personne car il s'agit de mon ressenti mais nous étions 2 ;)
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